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24 septembre 2007

Pittoresque... (extrait)

BÂTARD

Quoique la définition générale du mot bâtard affirme qu’est bâtard toute personne née en dehors du mariage, il semble que l’insulte perdure et trouve encore grâce et force dans la bouche des enfants.
Il est notable que dans l’insulte « sale bâtard », le terme « sale » est effectivement une vilaine chose à dire à son prochain.
Etant curieux et néanmoins sujet à la paresse sur la question de la sémantique, je demande qu’on m’explique les expressions : « bâtard de sa race » et « bâtard de sa mère ».

Enfin, le professeur apparaîtra dans toute sa gloire quand, ayant expliqué la signification exacte du mot « bâtard », ayant établi que l’insulte ne pouvait avoir de l’importance qu’avant le XXème siècle, et ayant indiqué une proportion crédible du nombre d’enfants qui naissent en France hors mariage (environ 40 pour cent en l’an 2000), il dira : « En somme, presque un élève sur deux est un petit bâtard ! »
ado07

ÉLÈVE

« Élève » viendrait du latin elevare qui signifie amener quelque chose plus haut, ce qui pose avant tout la question de la croissance et de la santé nécessaire à cette croissance. Il est vrai que les parents nourrissent si mal leurs enfants qu’il est heureux que l’école subvienne à leur équilibre. On peut aussi interpréter ce sens étymologique selon une image couramment admise que l’instruction et l’enrichissement de l’esprit portent plus haut l’élève.
Une autre étymologie au mot « élève » est avancée par certains chercheurs : le terme proviendrait de l’ancien scandinave aelf qui a également donné « elfe ». On comprend mieux quantité de choses à la lumière de cet étymon.
L’élève est la substance active du collège. Pris individuellement ou en masse, il présente tous les aspects d’une chose ou d’un être issu de notre planète : comme la mer il est calme ou agité ; comme le volcan il dort ou il entre en éruption ; comme le vent il n’en fait qu’à sa tête ; comme la forêt il est foisonnant et secret ; comme les animaux il réclame à manger et se bagarre ; comme les poissons il respecte la loi du plus fort ; comme les oiseaux il piaille et tente de voler ; comme les singes il grimpe et joue ; comme les hommes, enfin, parfois, il est curieux et cherche à s’améliorer.
L’élève, au cours de sa période au collège grandit physiquement, c’est indéniable. Le collège se fixe plusieurs objectifs :
Que l’élève grandisse bien et en bonne santé : ce qui passe par la nutrition et la pratique du sport.
Que l’élève devienne plus soucieux du monde et des personnes qui l’entourent et éveille ainsi sa conscience : ce qui passe par l’éducation (le sport en fait partie).
Que l’élève enrichisse ses connaissances, ce qui est nettement plus simple que le précédent objectif…

Les élèves présentent des aspects fort variés : il y en a de toutes les couleurs et de tous les gabarits ; il y a des filles, des garçons, des filles qui ressemblent à des garçons et des garçons qui ressemblent à des filles, il y a aussi des élèves qui ne ressemblent à rien.
Cet aspect, pour chaque individu, est sujet à des transformations au fil de la scolarité. Nous avons parlé de la croissance, mais nous pourrions aussi bien commenter les déformations dont sont victimes les élèves avec la prise d’âge. Ainsi les gueules des garçons, de mignonnes, sympathiques et amusantes, deviennent caricaturales et pour le moins bouffonnes ; celles des filles prennent des airs qui se voudraient de femmes mais n’en sont pas moins drôles ; les deux sexes peuvent être sujets à une agression cutanée couramment appelée acné qui ajoute des détails et, si je puis me le permettre, du relief à ces visages. Les corps aussi sont sujets aux déformations de l’âge : les épaules des garçons s’élargissent tandis que leur pénis prend ses aises, des poils ébauchent une géographie incertaine sur leur corps ; les hanches des filles s’élargissent, leurs fesses s’amollissent comme une guimauve sous le soleil, et  leurs seins capricieux commencent à réclamer l’attention de tous. Parfois, il arrive que les garçons soient dépassés dans leur pilosité par une fille, et c’est alors un sujet de conversation inépuisable.

Nous l’avons déjà dit : les élèves sont le principal sujet de préoccupation de l’institution scolaire. Tous les efforts sont tournés vers eux. Tous les acteurs de l’éducation tentent d’attirer leur attention et leur curiosité bienveillante.
Rassemblés comme du bétail, les élèves ont la même propension à la méfiance que cette catégorie vivante. C’est cette propension à la méfiance que tente de contourner tout acteur du collège. L’élève est craintif : cela peut s’exprimer par le mutisme ou le défi. Certains élèves clairvoyants, ils sont rares et précieux, comprennent que l’abattoir ce n’est pas pour maintenant ; ceux-là acceptent, pas toujours docilement, de constater que les professeurs n’ont pas un couteau dans les mains mais un livre, que les surveillants ne sont pas des chiens de berger ; alors, les autres élèves, comme autant de moutons, lui bêlent : « bouffon », « bolos », « intello », pour tenter de le faire réintégrer le troupeau qui mâchonne l’herbe grasse de la paresse et se prépare sans le savoir à l’abattoir de la vie professionnelle.
L’élève, il faut le préciser, est plus proche du bélier que du mouton. L’élève se vante, se consume de lubricité et distribue des coups de tête comme son cousin ovin. Il croit dire des choses intéressantes et ne se rend pas compte qu’il blatère…
Un rêve courant de professeur : il faut aller chercher les élèves. Il va rassembler des moutons blancs. Dans la masse du troupeau, il est difficile de distinguer les individus. Qui est qui ? Ne me suis-je pas trompé de classe ? Le troupeau s’agite et se bouscule. Un coup d’œil plus appuyé permet de distinguer des béliers qui, au milieu du troupeau, s’agitent. La paix ! Rien n’y fait, les moutons alentour ruent et s’excitent. Le professeur se fait bousculer…

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