đi câu cá (đi bắt cá)
La pesanteur de l'air a fait taire les oiseaux. Il n'y a que nos pas et le clapotis de l'eau qui vivent, qui résonnent. La quiétude du lieu dégage une moiteur sourde et angoissante ; l'alignement religieux de ces arbres hirsutes, les entrelacs hésitants et sinueux des longues tiges tentaculaires me font pensées à des créatures sorties tout droit d'un film d'horreur.
Je m'imagine d'ores et déjà l'histoire : une grande séquence documentaire et contemplative à la lisière du rêve, du fantastique. L'indicible est là, je le sens. Les morts flottent paisiblement tout autour de moi sur une mer de rizière éclatante, l'eau trouble des petits canaux renferme un univers opaque dont Tuân fait jaillir quelques âmes endormies avec une fascinante magie.
Le livre se créera de lui-même sa propre temporalité, sa direction, son écoulement, au rythme des perles d'eau venant chatouiller une terre craquelée. Les rigoles se formeront joyeusement et l'histoire suivra son cours ; je me soumettrai à la logique mystérieuse du souvenir, de l'imagination.